CARBURANT DE LA PARITÉ
Investir dans le renforcement des capacités des femmes, c’est donc
s’engager pour améliorer durablement la situation économique, sociale et
politique des pays en développement.
C’est en cela que l’égalité entre les hommes et les femmes est bien
une condition indispensable à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour
le développement.
Les enjeux de la formation sont-ils les mêmes
pour un homme et pour une femme?
Les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à opter
pour des apprentissages d’un ou deux ans qui ne donnent pas d’accès direct à
une formation professionnelle supérieure. Les hommes en revanche choisissent souvent
une profession qui demande un apprentissage de quatre ans. Dans les écoles complémentaires
(écoles menant à la maturité, écoles normales), les femmes constituent une
bonne moitié de la population étudiante.
Malgré l’accroissement de la participation des femmes à la
formation professionnelle, le choix d’un métier reste très marqué par la
traditionnelle division entre « métiers de femmes » et « métiers d’hommes ».
Aujourd’hui comme hier, les hommes privilégient les formations techniques et
industrielles alors que presque 90% des femmes choisissent des métiers dans le
secteur des services. Elles se retrouvent surtout dans les métiers de soins, de
l’éducation et du social, qui offrent en général de moins bonnes possibilités
de carrière. Il s’agit
donc d’un levier tout à fait pertinent dans le cadre d’une meilleure égalité
hommes/femmes. Ceci suppose par contre de rendre l’accès à cette
formation plus facile pour les femmes, notamment en levant le frein de
l’articulation entre la vie familiale et vie professionnelle. Certes, on a pu constater ces dernières années une percée des femmes
dans certaines professions dites masculines : boulangères, peintres,
dessinatrices, jardinières ou encore polytechnique font maintenant presque partie
du paysage.
Mais les hommes qui choisissent des métiers dits féminins
restent des cas isolés.
Il n’y a aujourd’hui presque plus de métier qui ne puisse être
appris par les deux sexes.
Comme hier, cependant, les modèles de rôles sexuels et de
carrières influencent encore les jeunes femmes et les jeunes gens, et cela à un
moment important de leur vie, quand ils doivent décider d’entrer dans le monde
du travail ou de poursuivre une formation.
Les jeunes filles se décident aujourd’hui plus nettement pour
une activité professionnelle que les femmes de la génération de leurs
grand-mères, mais elles ont tendance à opter pour une intégration la plus
rapide possible sur le marché du travail plutôt que pour une profession avec de
bonnes perspectives de carrière et de formation continue.
En plus, étant donné la division du travail entre les sexes qui
prédomine encore, les jeunes femmes sont vite confrontées au dilemme «
profession ou famille ». C’est la raison pour laquelle nombreuses sont celles
qui se décident pour une profession qui prépare au rôle de mère ou qui apparaît
compatible avec celui-ci. Il y a aussi des obstacles « extérieurs » qui rendent
difficile le choix de sortir des sentiers battus et le développement de
perspectives professionnelles ultérieures : dans les entreprises, les
formateurs et les chefs sont en général des hommes ; les femmes se trouvent dans
des positions subordonnées et occupent des emplois précaires à temps partiel.
Les jeunes filles et les jeunes femmes manquent ainsi de modèles
féminins qui pourraient les motiver en faveur d’un métier plus exigeant.
Les mesures visant l’égalité des sexes dans le choix de la
profession doivent donc tabler sur plusieurs plans. Elles doivent d’une part
sensibiliser les jeunes femmes à la valeur d’une bonne formation
professionnelle de base et continue et les soutenir dans leur recherche d’un
métier. D’autre part, ces mesures doivent abolir les barrières culturelles et
structurelles qui existent encore dans la formation et le monde du travail afin
de faciliter pour les femmes comme pour les hommes la conciliation entre vie
familiale et vie professionnelle lors de la planification de la carrière et de
la formation.
Les contraintes familiales creusent les écarts entre hommes
et femmes mais aussi entre les femmes elles-mêmes : toutes ne trouvent pas les
ressources nécessaires afin de réorganiser leur vie personnelle pour suivre des
formations.
le
centre d'adaptation professionnelle (CEAP-RDC asbl), offres aux femmes
et hommes les mêmes chances d'accéder à la formation professionnelle et
leurs intégration dans le milieu professionnelle.
votre contribution pour la promotion du genre reste la bienvenue.
Alphée Shukuru
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